A PROPOS DE Tonneins
Demander aux Tonneinquais s'il faut prononcer le S de Tonneins un jour de marché, c'est vous engager dans un débat aussi savoureux qu'animé. Nulle part en Lot et Garonne, vous ne trouverez d'habitants qui soient plus fiers de leur ville, de leur histoire et bien sûr de leur fleuve.
De par sa situation privilégiée entre fleuve et coteau, le site de Tonneins fut occupé dès l'époque antique. Deux bourgades très proches l'une de l'autre et fondées au Haut Moyen-âge sont à l'origine de la cité actuelle. Tonneins dessous fût bâtie sur une élévation rocheuse le long de la Garonne tandis que Tonneins dessus fut créée peu après en amont du fleuve. Elles appartenaient à deux baronnies et paroisses différentes, l'église de Tonneins-Dessous était sous le vocable de Notre-Dame de Mercadieu tandis que celle de Tonneins-Dessus était sous celui de Saint-Pierre. Les deux cités eurent à souffrir lors de la guerre de Cent ans et bien plus encore lors des guerres de Religion. Terres d'asile pour les Protestants au XVIe siècle, elles en devinrent rapidement un centre important et reçurent dans leurs murs Jeanne d'Albret et Henri de Navarre, futur Henri IV.
Au XVIIIe siècle, la production de tabac, pratiquée dans la région depuis la fin du siècle précédent, connut un fort développement «couronné» en 1721 par la création d'une manufacture royale. Bâtie le long du fleuve, elle employait 1200 personnes. Le corps de bâtiment principal subsiste toujours en bord de Garonne. Les atouts conjugués de la terre de la plaine alluviale, du savoir-faire ouvrier et la présence d'un port sur la Garonne firent alors de Tonneins, réunie en une seule et même commune en 1795, «la ville du tabac».
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