La Bolivie
Tiahuanaco, la " Porte du Soleil ", témoins du premier grand empire des Andes (bien avant les Incas), Potosi, sa Montagne d'argent et les tonnes de métal précieux qui assurèrent la puissance de l'Espagne, l'étain, le " métal du diable " aux mains de quelques " barons ", la coca, ses humbles travailleurs et ses narcotrafiquants milliardaires... Images et clichés. Derrière, il y a la Bolivie. Un pays presque " cassé " en deux. D'un côté, à l'ouest, les Andes, l'Altiplano, La Paz : la Bolivie traditionnelle, indienne, celle des souvenirs d'un passé plusieurs fois millénaire, celle de la Pachamama, la Terre-Mère toujours vénérée ; celle des médecines ancestrales toujours pratiquées ; celle des carnavals, tel celui d'Oruro, sorte de livre grand ouvert où les comparsas racontent l'Histoire et les vieilles divinités du pays. De l'autre côté, à l'est, l'Oriente et Santa Cruz, sa capitale effervescente, fière de s'être hissée au rang de plus grande ville bolivienne, fière aussi de sa puissance économique et dont les rêves et les demandes d'autonomie s'appuient sur les immenses réserves de gaz naturel et de minerai de fer. Mais la Bolivie de tous les jours - un des pays les plus pauvres du monde - ce sont d'abord les " Indiens " - Aymaras, Quechuas, Guaranis et ethnies du bassin amazonien -, des peuples divers attachés à leurs traditions et dotés d'une incroyable capacité de résistance à l'adversité; accrochés à leurs maigres champs, les paysans " indiens ", ployant l'échine aussi longtemps que nécessaire, ont regardé passer, confiants en un prochain " pachakuti ", les empires, leurs armées et leurs dieux. Désormais ce monde indigène veut prendre en main son avenir en restant fidèle aux vieux idéaux communautaires des Andes. Pour la première fois de son histoire, il a élu un des siens, un Aymara, à la présidence de la République avec mission de bâtir une nouvelle Bolivie libre, juste et digne. Le Méridien s'apparente plus à un ouvrage historico-culturel qu'à un réel guide tou
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