La Guinée
La Guinée-Conakry a célébré le 2 octobre 2008 ses cinquante ans d'indépendance. Trois mois plus tard, le 22 décembre, le chef de l'Etat, Lansana Conté, qui a succédé à Sékou Touré, le premier président de la Guinée indépendante, décédait des suites d'une longue maladie. Le lendemain, une junte militaire prenait le pouvoir, plaçant à la tête de la Guinée le capitaine Moussa Dadis Camara. Ces trois événements ont braqué les projecteurs sur un pays dont l'histoire post-coloniale a d'abord été marquée par une rupture brutale avec la France, l'ex-métropole, suite au " non " à de Gaulle en 1958, puis par vingt-six ans d'isolement et de régime dictatorial exercé par Sékou Touré, l'un des principaux artisans de l'indépendance du pays. S'ils ont été l'occasion de libéraliser l'économie et de jeter les bases d'une démocratisation, les vingt-quatre ans de pouvoir de Lansana Conté n'ont toutefois pas permis de sortir le pays de la pauvreté et d'impulser un développement durable et harmonieux. La nouvelle équipe au pouvoir depuis le 23 décembre 2008 saura-t-elle tourner définitivement la page de la gabegie et instaurer un nouvel ordre économique et social dans le pays ? Les Guinéens l'espèrent, las de voir leurs conditions de vie stagner. Le pays dispose de bonnes terres, d'un réseau dense de cours d'eau, qui lui ont valu le surnom de " Château d'eau d'Afrique de l'Ouest ", et ne manque pas de ressources naturelles tant minières qu'hydroélectriques, malheureusement mal exploitées jusqu'à présent. Ses ressources humaines et son patrimoine historique et culturel sont d'autres atouts majeurs. La Guinée est l'héritière de l'empire du Mali, l'un des plus grands empires d'Afrique de l'Ouest, et a abrité plusieurs royaumes peuls et malinké qui ont également rayonné, en leur temps, sur une grande partie de l'Afrique occidentale. Fierté des Guinéens, ce patrimoine naturel, humain et socioculturel n'a pas disparu. Il ne demande qu'à être revalorisé et réorienté en fonction des exigences e
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