Malabo, Guinée-Equatoriale : Le nouvel eldorado pétrolier de l'Afrique
Malabo fut longtemps une petite bourgade coloniale, marginalisée sur son île volcanique au large de l'Afrique. Fondée par les Anglais, elle fut finalement colonisée par l'Espagne. Celle-ci fit venir des Européens, des Cubains et des Africains continentaux pour concurrencer la culture anglo-saxonne et protestante des premiers citadins, essentiellement venus du Libéria et de Sierra Leone. Puis, au cours du XXe siècle, les Bubis, natifs de l'île, et les Fangs, du continent, vinrent peupler les faubourgs de Santa-Isabel, future Malabo et capitale de la Guinée-Equatoriale. C'est donc une véritable Babel moderne où se mélangent des langues et des cultures très diverses qui s'est développée dans l'indifférence générale du monde. Cette situation change radicalement au début des années quatre-vingt-dix avec le début de l'exploitation des gisements d'hydrocarbure. L'argent se met alors à couler à flot. Le secteur pétrolier puis, à sa suite, celui du BTP, est pris d'une véritable frénésie. Malabo excite subitement l'intérêt de tous les milieux d'affaires internationaux. Elle devient un important pôle d'immigration pour l'Afrique, tout semble possible dans cette ville. Mais derrière cette success-story, se cache une réalité plus complexe : inégalités ; chômage massif ; bidonvilles côtoyant des palais et des autoroutes flambant neuves ; émeutes xénophobes ; démocratie en berne ; et une corruption parmi les plus élevées au monde. Le développement chaotique de Malabo, syndrome de la mondialisation, en fait une ville au coeur du XXIe siècle. Peut-elle incarner aujourd'hui un nouveau modèle de développement pour l'Afrique ? Samuel Denantes Teulade (Auteur), Sylvie Brunel (Préface)
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