La possession du monde
Ce livre porte un regard neuf et ample tant sur la formation que sur l'écroulement des empires coloniaux modernes de l'Europe, des Etats-Unis et du Japon. A son origine, il y a cette interrogation : pourquoi les historiens s'intéressent-ils tellement aux causes et aux conséquences de la colonisation, et si peu aux moyens utilisés pour constituer des domaines coloniaux aux dimensions colossales ? S'interroger sur les techniques de domination revient à poser la question des écarts de développement. C'est-à-dire celle de la supériorité de l'Occident sur les autres grandes régions du monde. Cette supériorité imprime-t-elle sa marque tout le temps que durent les conquêtes coloniales en Asie, au Maghreb, en Afrique noire, soit du milieu du XVIIIe siècle à la veille de la Première Guerre mondiale ? Autrement dit, avant que la révolution industrielle ne donne à l'Europe colonisatrice sa surpuissance, à quels " outils d'empire " pouvait-elle avoir recours pour l'emporter militairement, résister aux maladies tropicales meurtrières, tenir les populations soumises ? Le plus étonnant est que l'homme blanc ait réussi à imposer partout sa suprématie, alors que du début à la fin de la période coloniale son infériorité numérique le montre égaré au milieu de nombreuses populations jaunes et noires. Est-ce pour cela que le coût humain de la colonisation et de la décolonisation, supporté par les métropoles, a été si dérisoire ? On ne saurait trop recommander la lecture des ouvrages de Bouda Etemad ; la colonisation reste un domaine mal connu, souvent passé sous silence dans les programmes d'histoire. Au-delà d'un "devoir de mémoire", Etemad nous liver une magnifique leçon d'historien, effectuée avec minutie. Ses analyses statistiques des heurs et malheurs de la colonisation sont lumineux ! Bouda Etemad (Auteur)
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