ECONOMIE
Généralités
Le produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie s’élevait à 30 milliards de dollars en 2006. Au cours de la période 1990-2002, le pays a connu une croissance moyenne de 4,65 %. La croissance s’est amorcée au moment où, en 1986, un plan d’ajustement structurel était engagé avec le soutien du Fonds monétaire international (FMI). En 1995, la Tunisie signait un accord de libre-échange avec l’Union européenne (UE), manifestant ainsi sa volonté de s’inscrire dans le commerce international. L’essor de l’économie tunisienne est d’autant plus remarquable que l’augmentation du PNB a été plus forte que l’accroissement de la population : le revenu annuel par habitant se hissait en 2006 à 2 970 dollars, le plus élevé des pays du Maghreb. La Tunisie attire de plus en plus d’investissements privés, encouragés par un nouveau code des investissements très libéral (exonération fiscale pendant dix ans, rapatriement des bénéfices, convertibilité du dinar), mais la dette extérieure dépasse 50 % du PNB. En outre, le chômage et le sous-emploi demeurent un des problèmes structurels de l’économie tunisienne, touchant au début des années 2000 le tiers de la population, et notamment les jeunes, dont une grande partie de jeunes diplômés.
Agriculture
En Tunisie, l’agriculture n’a jamais été sacrifiée au profit de l’industrie, comme cela a été le cas en Algérie, par exemple. Depuis l’indépendance, un ambitieux programme de construction de barrages et de développement de l’irrigation a ainsi été entrepris. La Tunisie, autrefois « grenier à blé » de l’Empire romain, a une tradition agricole au moins deux fois millénaire. Bien qu’ayant été divisée par trois en trente ans, la part du secteur agricole dans le PIB atteignait 10,3 % en 2002. L’agriculture assure également plus de 10 % des exportations. Entre les villes de Bizerte et Tabarka, un prolongement de la chaîne montagneuse de l'Atlas, appelée la Dorsale tunisienne, surplombe les champs fertiles de la ceinture côtière dans le nord de la Tunisie. La plus grande partie de l'agriculture destinée au marché national et à l'exportation provient de cette région. Ce sont principalement des agrumes et des olives destinées à la fabrication de l'huile. À l'origine, les plaines côtières étaient occupées par des marais où sévissaient la malaria. Les colons européens, attirés par la fertilité des sols, les assainirent au XVIIIe et XIXe siècles. Des villages agricoles et des villes de marché apparurent, dont Tunis, la capitale actuelle de la Tunisie et le principal port d'exportations de produits agricoles. Les principales cultures ont été maintenues au fil des siècles. La céréaliculture, avec notamment la culture du blé, tendre et dur, et de l’orge, occupe aujourd’hui le tiers des terres cultivées. De grandes plaines céréalières s’étendent au nord du pays. L’arboriculture est également très développée. Cinquante-cinq millions d’oliviers sont cultivés dans le pays, essentiellement dans le Sahel tunisien, au centre-est du pays. La Tunisie est l’un des plus grands producteurs mondiaux d’huile d’olive. Les agrumes sont cultivés dans la péninsule du cap Bon, au nord-est du pays. Quant aux dattes, elles sont la principale ressource agricole des oasis du Sud. Ces trois produits sont
Mines et industries
Bien qu’elle ne soit pas aussi riche en pétrole que ses voisins libyen et algérien, la Tunisie possède plusieurs gisements importants, terrestres et offshore, concentrés dans le sud du pays. Un nouveau champ pétrolier était ouvert en 1995. Les réserves, assez modestes, étaient estimées à 57 millions de tonnes en 1994, pour une production de 4,5 millions de tonnes, qui couvre largement les besoins du pays. La Tunisie possède en outre les gisements de phosphates les plus importants du monde dans la région de Gafsa, dans le sud-ouest du pays (2,40 millions de tonnes en 2004). Les autres ressources minières sont le fer, le plomb et le zinc. La Tunisie étant un petit pays aux besoins modestes, l’industrie est essentiellement tournée vers l’extérieur. Ainsi, les industries de base, utilisant les matières premières locales, agroalimentaire, sidérurgie, métallurgie et chimie, autant que les industries de biens de consommation, textile, cuirs et chaussures, ont été encouragées par le gouvernement tunisien à exporter. Si l’industrie textile s’est beaucoup développée, grâce, notamment, aux faibles coûts salariaux, les industries lourdes, en revanche, n’ont pas échappé à la crise mondiale. À partir des années 2000, le gouvernement a encouragé l’installation d’entreprises à valeur ajoutée plus élevée, notamment dans le domaine de l’électronique et des nouvelles technologies.
Tertiaire et commerce extérieur
Le secteur tertiaire est le secteur le plus développé en Tunisie puisqu’il contribuait à la formation de 60,4 % du PIB en 2002. Le tourisme apparaît comme le secteur le plus intéressant : il est la première source de devises du pays et principal secteur d’investissements. En 2006, 6,55 millions de touristes européens (Allemands, Italiens, Français) et maghrébins (Libyens, Algériens) ont séjourné en Tunisie. L’unité monétaire est le dinar tunisien, subdivisé en 1 000 millimes. La monnaie est convertible depuis 1992 pour les transactions commerciales des entreprises. Le secteur bancaire tunisien est presque entièrement privé et connaît une modernisation rapide. Il n’est pas étranger à l’essor de la Bourse de valeurs de Tunis. La France est le premier partenaire commercial de la Tunisie. Elle fournit plus du quart des importations et reçoit pour environ 30% des exportations. L’Italie et l’Allemagne sont également des partenaires commerciaux importants. Les échanges prennent également la forme de sociétés mixtes dont la formation est encouragée par la libéralisation de l’économie. La Tunisie dispose d’un réseau routier assez dense de 19 232 km, dont 66 % sont bitumées. Elle bénéficie d’un réseau autoroutier en développement. Il dessert les grands centres économiques, Tunis, Sousse et bientôt Sfax et Bizerte. Le pays est également desservi par 1 909 km de voies ferrées, dont la construction date de la colonisation française. Il s’agissait à cette époque de convoyer les ressources minières des centres d’extraction vers les ports. Il existe en Tunisie quatre grands ports : Tunis, Bizerte, Sousse et Sfax. Zarzis, port de moindre importance, est utilisé comme relais des ports libyens en raison de l’embargo maritime sur ce pays. Grâce au développement touristique, le pays s’est doté de six aéroports internationaux.
HISTOIRE
L’histoire de la Tunisie est marquée par la présence des Phéniciens, qui fondent la ville de Carthage en 814 avant J.-C. L’essentiel du territoire de l’actuelle Tunisie devient ensuite une province romaine d’Afrique, du IIe siècle avant J.-C. au ve siècle après J.-C. L’invasion de la Tunisie par les Arabes musulmans débute au viie siècle : l’islamisation est rapide. L’Empire ottoman domine le pays de 1574 à 1881 : l’autorité impériale est exercée par des administrateurs locaux, connus sous le nom de deys de Tunis, puis de beys. À partir de 1870, la Tunisie se trouve sous la domination des principales puissances européennes (l’Italie, le Royaume-Uni et la France). Elle est finalement placée sous l’autorité de la France en 1881 : c’est le protectorat français. Le pays obtient son indépendance en 1956.
CAPITALE et villes principales
La capitale Tunis, les principales villes: Sfax, Gabès, Zarzis, Monastir, Kairouan, Sousse, Médenine, Tataouine.... La capitale, et plus grande ville de Tunisie, est Tunis, port maritime, avec une population de 2 million d’habitants en 2003. Les autres grandes villes sont Sfax, Sousse et Bizerte. Ces villes n’ont cessé de croître depuis l’indépendance, celles de province ayant un rythme de croissance inférieur à celui de la capitale, qui reste le centre politico-administratif et économique du pays.
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