Titouan, Congo, Kinshasa
Kin la belle, ainsi surnommait-on la capitale du Congo Belge qui devint celle du Zaïre. Aujourd’hui, Kinshasa demeure la première ville de la République Démocratique du Congo. Depuis l’indépendance, l’ex Congo Belge, ballottée dans la guerre froide a périclité en guerres intestines provoquées par les nations limitrophes. Il n’est question depuis ce temps dans les médias, que de dictature de Mobutu, révolution de Kabila, assassinat de ce dernier, enfants soldats, guerres, corruption. Or, il se trouve que les laisser pour compte de cette immense contrée, en l’occurrence le peuple Congolais, ont développé le génie de s’exprimer dans tous les domaines de l’art et de l’artisanat à un moment particulièrement tendu de leur Histoire. L’art congolais est un moyen d’expression et de diffusion de la mémoire, des pratiques traditionnelles, des religions. « C’est ainsi que je souhaite présenter Kin, non pas dans sa réputation sulfureuse et négative mais dans le «Génie» d’un peuple qui survit. Rien d’exhaustif dans mon travail sinon le regard d’un «blanc» qui aura sillonné quelques mois, non exclusivement omnibulé par des considérations stratégico-merdico-ceci-cela, les rues de Kin “la belpou” (en verlan) ». Titouan Lamazou est né à Casablanca en 1955. À 17 ans, il quitte le lycée pour s’inscrire aux Beaux-Arts. À 20 ans, il embarque pour une traversée de l’Atlantique sur Pen Duick VI avec Eric Tabarly. Après un an de dessin et de photos dans le Haut-Atlas marocain, il revient à la voile et bat tous les records : second au Boc Challenge en 1987, 1er monocoque de Québec-St Malo en 1988 et de la Route du Rhum en 1990, vainqueur du Vendée-Globe-Challenge en 1990. Il fait construire une goélette géante de 43m de long pour le Trophée Jules-Verne, mais elle fait naufrage en Mer adriatique la veille de sa première transatlantique. Titouan décide alors de se consacrer uniquement à la peinture et aux voyages.
|