Mon Mali
Les frontières du Mali sont intérieures. L'enfant les franchit au carrefour des images et s'échappe lui aussi dans le jeu. Il faut chercher au-delà du réel, dans l'espace du rêve, ou dans la parole des anciens. Le Mali nous réapprend les logiques élémentaires : la vie est à la rencontre des éléments... L'eau produit la joie, elle a sa gaieté propre. Elle lave et purifie, elle abreuve et nourrit à la fois. L'eau est ici la métaphore du temps, elle est à l'origine de la vie. Tout semble danser au rythme du soleil : les calebasses qui tournoient, les piments qui valsent, les beignets qui rissolent, les couleurs vives qui s'accordent ou discordent. Le rythme, c'est aussi le travail, le blues dans les champs de coton, quand la musique enchante les gestes répétés, qu'elle allège la charge des douleurs. Mais où mène cette quête ? Dans les repères de la mémoire, à l'écoute des messages de l'histoire, dans l'enracinement dans un passé qui n'arrête pas de parler et d'expliquer le monde. Et tout s'explique autrement à la source magique. Né en 1968, Sébastien Cailleux a découvert la photographie à son entrée dans l'âge adulte. La passion de la photographie, c'est surtout pour lui la passion d'autrui. Le photographe devient frère des hommes qu'il immortalise. En nouant des rapports personnels et durables avec les pays et les hommes qu'il rencontre, Sébastien Cailleux fait de la photographie une leçon d'humanisme et de tolérance.
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