Cités du Yémen
C'est entendu : le Yémen ébloui, séduit, conquiert ses visiteurs. La beauté des sites, la puissance d'attraction de ses montagnes, de ses déserts, de ses deux versants maritimes, mer Rouge et océan Indien, le disputent sans cesse, en effet, à cette aura d'une histoire qui plonge si avant dans les millénaires qu'elle semble surgie tout droit de la légende. Au point que l'on ne sait si les cités du Yémen - purs défis des hommes à l'espace, cités fantômes ou cités vives, érigées en des lieux que l'on tiendrait de prime abord pour inaccessibles - relèvent de l'audace ou de la nécessité. A cette question, l'ouvrage que voici entend répondre à sa manière, en décryptant l'esprit du Yémen. Le géologique et l'architectural, le rural et l'urbain, le tribal et le sacré, l'économique et le religieux s'entremêlent ici de telle sorte que l'on se prend à rêver d'en restituer les clefs, de concilier l'histoire et le symbole. L'éclosion des " splendides villes ", saluées par Rimbaud, n'est-elle pas le signe même du génie yéménite ? La route de l'encens, les caravanes, la mythique reine de Saba, qu'en resterait-il sans ces énigmatiques incarnations de pierre d'argile et de paille séchée ? Ainsi, c'est à la genèse de ces hauts murs, à leur surgissement originel, que nous convie ce livre : en interrogeant le sens caché des citadelles et des " maisons-tours ", l'entrelacs des jardins et des cultures irriguées, des mosquées et des souks, des métiers et des rites. Au Yémen, et du fond des âges, le mystère est toujours présent. Poète, essayiste, Serge Sautreau est familier de l'Inde, de l'Afghanistan et du Yémen où il a séjourné à maintes reprises depuis trente ans. Son œuvre comprend notamment Aisha (Gallimard), écrit avec André Velter, La Séance des 71 (Gallimard), ou encore Le Sel de l'Eden (La passe du vent). Il est aussi le traducteur en français d'œuvres du poète afghan Sayd Bahodine Majrouh et du poète libanais Adonis. De leur vie pérégrine à partager, au fil des trente dernières an
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